Mon cher lecteur,
Voici le cours de Bourse depuis l’an 2000 d’une entreprise leader de son secteur :
Le cours a été multiplié par 6 depuis 7 ans et x2 depuis un an.
Pas mal.
Êtes-vous prêt à acheter aujourd’hui l’action de cette entreprise ?
Non bien sûr, la question est rhétorique et me permet de rappeler une règle fondamentale de l’investissement boursier : ne JAMAIS acheter quand les marchés sont au plus haut… Et encore moins lors d’une chandelle pareille.
Savez-vous seulement quelle entreprise peut bien se cacher derrière ce cours de Bourse ?
C’est une entreprise américaine.
Du secteur de la tech.
Qui vend des téléphones.
Qui arbore un fruit du verger comme logo.
Apple bien sûr.
Ce cours qui part en verticale est le cours d’Apple.Inc, le mastodonte dont la capitalisation à 1 400 milliards de dollars correspond au PIB de l’Espagne.
Il est très inhabituel pour la plus grosse capitalisation boursière mondiale de grimper comme une start-up sous stéroïdes.
Car croyez-vous que les ventes et bénéfices d’Apple aient doublé depuis un an ? NON.
Ont-ils inventé un nouvel outil révolutionnaire ? Non plus.
Le bénéfice d’Apple n’est même pas en hausse de 2 % sur un an. Le chiffre d’affaire n’a pas évolué depuis 2015 alors que le cours a été multiplié par 3 :
Pourtant le cours s’envole dans une frénésie totalement irrationnelle qui fait penser à une dernière étape avant l’explosion d’une bulle.
Comme en l’an 2000 lorsque Apple avait perdu 80 % de sa valeur en quelques jours à peine (une telle baisse ferait redescendre le cours d’Apple à 60 $, vers sa tendance structurelle pré-2008) :
Bien sûr, les comparaisons ont leurs limites et l’entreprise de Steve Jobs avait alors le monde à croquer, l’iPhone devant elle et retrouva son cours 5 ans plus tard.
Aujourd’hui, l’entreprise de Tim Cook ne développe plus de produits révolutionnaires et n’a plus d’autres marchés à conquérir que Mars et Jupiter.
Et pensez-vous que Tim Cook modérerait les ardeurs de ses actionnaires afin de protéger son entreprise ?
Il fait tout le contraire en rachetant 25 milliards d’actions Apple au 4e trimestre 2019 afin de gonfler le cours à la pompe à vélo… Vous savez, c’est le vilain secret du cours d’Apple.
Il faut être fou pour investir aujourd’hui dans Apple autrement que dans une logique de folle spéculation.
Cela ne veut pas dire qu’Apple va s’effondrer demain. Personne n’en sait rien. Ce que je sais, c’est que le cours d’Apple est aussi factice que les habits neufs de l’empereur, il n’a aucune réalité tangible, cela ne tient que par une croyance fétichiste d’investisseurs idolâtres.
Plus Apple monte, plus Apple tombera de haut.
Sauf dans un scénario, je vous l’accorde : Si demain nous avions l’émergence, improbable mais pas impossible, d’une U.R.S.A ou Union des Républiques Socialistes d’Amérique, alors un bolchevisme 2.0 monopolistique et totalitaire pourrait ancrer les monopoles de fait de ces géants aujourd’hui aux pieds d’argile.
Mais sinon, ce qui est indu devra être rendu, d’une manière ou d’une autre.
Pourtant, les fonds et unités de compte des banques et assureurs sont pleins d’entreprises de la tech qui aujourd’hui masquent tant bien que mal leurs surfacturations.
Ils vous exposent de manière déraisonnable et en plus à long terme.
Ils vous transmettent d’autorité un risque dont personne ne veut.
Je ne parle même pas des vendeurs de rêve qui vous promettent des rendements mirifiques de centaines de pour-cent en dizaines de jours en misant sur de petites entreprises technologiques ultra-endettées et ultra-risquées. Fuyez-les !
N’avons-nous rien appris du scandale WeWork ? Des déboires de BeyondMeat ?
Dans cette frénésie, les gains de l’or de 15 % en moins de 2 mois depuis la trêve des pâtissiers font figure de modeste pécule. C’est pourtant ce que je vous avais conseillé alors et je continue de le faire.
Je reproduis à nouveau le cours de Bourse d’Apple :
Va-t-il continuer à monter jusqu’au ciel ? Va-t-il se stabiliser ? Ou va-t-il redescendre aussi sec ?
Nous ne parlons pas d’une start-up rigolote mais de la plus grosse capitalisation privée mondiale dans un monde ultra-connecté où les chocs se transmettent et s’amplifient instantanément.
La seule chose dont je suis certain, c’est que si ce cours-là s’effondre, il n’y a pas d’autre abri que l’or.
Il n’y a pas d’autre abri que l’or.
Il n’y a pas à vous morfondre cher lecteur, depuis ma première recommandation sur l’or dans ces chroniques à l’automne 2018… Le métal jaune ne fait pas moins bien que l’orgueilleuse firme à la pomme :
Il n’y a rien à regretter, nul besoin de « craquer » pour la bourse , positionnez-vous stratégiquement sur l’or.
Comme me disait un gérant hier encore :
L’or est dans une configuration inédite, si les banques centrales continuent d’imprimer, il va continuer à s’envoler (la corrélation est très forte) et si elles s’arrêtent elles risquent d’entraîner les marchés… Et faire monter l’or dans tous les cas.
À bon entendeur,
Guy de La Fortelle
PS : L’or est volatil. Privilégiez or physique, à long terme et par achats réguliers. Le détail ici.