Mon cher lecteur,
Vous le savez, banquiers, assureurs et politiques veulent ABSOLUMENT « flêcher » votre argent vers l’économie réelle.
C’est beau et émouvant, d’ailleurs, pourquoi vouloir « flêcher » notre argent comme nos pas dans les couloirs de métro ? Qui ne voudrait pas contribuer à l’essor de notre belle économie nationale ? Investir dans les pépites de demain ?
Pas besoin de nous mener comme un troupeau de moutons, nous sommes tout acquis à la cause.
Peut-être le problème vient-il de l’application de cette noble idée ?
En pratique cela signifie pour nos amis encostumés : tranférez vos fonds euros d’assurance vie garantis en unités de comptes qui ne le sont pas.
La GA-RAN-TIE : c’est la seule différence entre un fonds euros et des unités de comptes.
Et cela change tout, notamment au niveau des frais qui s’envolent littéralement pour les unités de compte : comptez en moyenne 2,1% de frais sur vos unités de compte… en plus des frais d’un fonds euros !
Ces frais sont cachés à l’intérieur de la performance des fonds, et comme ceux-ci ne sont pas garantis, il n’y a pas de limite à ces frais.
En revanche pour le financement de l’économie réelle on repassera. Vous allez financer des grandes entreprises côtées qui n’ont pas besoin de vous pour se financer et des grosses PME financiarisées qui lèvent de la dette aveuglément non pas pour « l’économie réelle » mais pour enrichir leurs actionnaires.
Je vous citais il y a quelques semaines le cas d’un opérateur télécom grec qui émettait une obligation pour verser un dividende à ses actionnaires ! Et ce comportement est bien plus fréquent qu’on ne le pense.
Or cette obligation télécom grecque, c’est exactement ce dont les fonds d’unités de compte sont friands : il s’agit-là d’un rendement fixe à plus de 4%, comme on n’en trouve plus nulle part et peu importe que ce soit pour financer une entreprise zombie endettée juqu’à la gorge, tellement endettée à vrai dire qu’elle ne cherche même plus à y faire quoi que ce soit mais se met à payer directement ses actionnaires avec l’argent levé !
Je ne suis pas sûr que vous pensez à ce genre d’entreprise lorsqu’ils vous parlent de financer l’économie réelle.
Et même eux n’ont plus vraiment besoin de votre argent maintenant que la BCE a repris ses programmes de rachat d’actif et les a orienté massivement vers le rachat de dettes d’entreprises.
Pourtant, c’est bien ce que nous voulons, investir dans notre économie réelle, nos talents, ceux qui se lèvent tôt et se couchent tard pour rendre le monde un peu meilleur.
D’ailleurs pour cela, il n’y a pas besoin des banques et des compagnies d’assurance, encore moins de l’aide de nos députés c’est sans doute pour ça que cela ne leur plaît pas. Mais je ne suis pas banquier et moi je peux vous dire comment financer l’économie réelle, sans passer par les banques et même tout en profitant pour débancariser votre patrimoine.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle