En voilà un chemin bien tracé, bien organisé.
D’un côté, tout ce que l’on fait mal aujourd’hui et de l’autre, tout ce que l’on fera bien demain.
À chacun et chaque chose sa petite boite, bien rangée à sa petite place sur le chemin de la transition écologique : la voiture électrique, c’est bien, il faut en acheter plein… La diesel bouhhh, interdit de faire le plein… Le nucléaire, encore un peu mais c’est bientôt la fin… Les impôts —honte à qui s’en plaint— il sont les investissements pour demain.
Mais voilà que les badauds refusent d’emprunter le beau chemin des architectes aux grands diplômes.
Et les architectes de répondre comme à un petit enfant capricieux : nous comprenons votre colère, vous avez le droit de l’exprimer et d’aller où bon vous chante, tant que vous restez sur notre chemin.
Bizarrement cela ne marche pas. Cela ne marche plus. Cette contradiction dans les termes rend fous.
Voici un autre exemple.
Les étudiants de l’école polytechnique et des meilleures écoles d’ingénieurs françaises ont eu une idée de « génie » : ils ont écrit un «manifeste « pour un réveil écologique ». Il fallait y penser.
Leur message est tout à fait modeste :
Nous affirmons qu’il est possible de bien vivre sans sombrer ni dans l’ultra-consommation ni dans le dénuement total ; que l’économie doit être consciente de sa dépendance à son environnement pour être pérenne ; et que la réponse aux problèmes environnementaux est cruciale pour la réduction des inégalités et des risques de conflits. La société que nous voulons n’est pas une société plus dure, plus triste, de privation subie ; c’est une société plus sereine, plus agréable, de ralentissement choisi. En effet, le ralentissement des destructions causées par notre modèle économique n’est pas incompatible avec le bien-être humain, au contraire. C’est pour toutes ces raisons que les entreprises doivent accepter de placer les logiques écologiques au cœur de leur organisation et de leurs activités.
Que c’est beau.
Cela a dû en faire des likes sur Facebook et de re-tweet sur Twitter.
Tous les signataires du manifestes peuvent être fiers de défendre la nature et l’humanité, leurs petits poings tous serrés et brandis bien haut, de retour de chez Ikea, avant d’aller dîner au MacDo’ et partir en vacances en Turquie avec Easy Jet..
Je suis certain qu’ils sont aussi contre la guerre et la faim dans le monde.
Ces « manifestes » sont de véritables prises d’otage.
Bien entendu personne ne peut être contre.
Que croient-ils cette élite de l’élite ?
Croient-ils réellement que des millions de Français complotent au fond de leur pavillon de banlieue à la destruction de la nature ? Qu’il y a des gens sur terre qui veulent la fin du monde… parce qu’ils sont méchants comme dans les dessins animés, que la masse de la populace doit être traitée comme une invasion de sauterelles ravageuses ?
Au fond, je crois bien que c’est ce qu’ils pensent, que le problème c’est tout le monde sauf eux.
Si cette moraline poisseuse était un tant soit peu efficace, cela se saurait.
Cela fait des décennies que l’on multiplie les appels, les manifestes, les objectifs, les normes vous devez faire plus de ci et moins de ça… acheter ici mais pas là…
Pour quel résultat ? AUCUN. C’est qu’il faut en faire plus vous diront-ils, comme un mauvais médecin qui n’arrête pas d’augmenter la dose du médicament sans se rendre compte qu’il s’est trompé de diagnostic.
Prenons un exemple. Monsieur Macron a annoncé son grand plan énergétique pour la transition écologique :
- Nucléaire de 75 à 50% de la production d’électricité (ou de15 à 10% de la consommation d’énergie en France)
- Éolien x3
- Solaire x5
Ce plan consiste à transférer 25% de la production d’électricité, soit 5% de la consommation d’énergie, du nucléaire vers le solaire et l’éolien.
Tous ces efforts sont moins efficaces qu’une baisse de 7% de la consommation d’hydrocarbures.
Ils ont déjà baissé de 10% cette année, sans le moindre apport d’argent public. Sans la moindre politique de transition écologique ferme et déterminée…
Non, la consommation de pétrole et de gaz a baissé de 10% parce que les perspectives économiques se retournent, la croissance ralentie.
Je répète souvent que la croissance d’une économie n’est pas très différente de celle d’un être humain. De la même manière qu’un ado a besoin de faire le plein patates plus que de salade pendant son pic de croissance, une économie a besoin d’énergie pour croître et inversement.
Sauf que Jérome Powell, gouverneur de la Fed, a annoncé hier soir que la Réserve Fédérale américaine allait vraisemblablement arrêter sa politique de resserrement monétaire. C’est qu’il panique Jérome, il a peur de tout casser en arrêtant de distribuer de l’argent à tout le monde. La bourse a immédiatement réagi à la hausse pour fêter les nouvelles perspectives de développement pour les entreprises qui vont pouvoir s’endetter encore un peu plus et produire encore un peu plus avec cet argent et produire encore un peu plus de… croissance.
Ah oui cher lecteur, la croissance, passe avant la « transition écologique ». Car nos États, en s’endettant à outrance, sont devenus accros à la croissance pour faire au moins semblant qu’ils pourront continuer à rembourser leurs intérêt (je ne parle même pas du principal).
Je le disais déjà dans une précédente lettre. L’ennemi de la transition écologique… C’est l’État qui rend tout le monde fou à chercher une« croissance verte » impossible dans un monde hyper ouvert et concurrentiel où les entreprises ne peuvent être vertueuses et rentables à la fois.
Alors on vous dit qu’il faut mettre en place une gouvernance mondiale pour fixer les mêmes règles à tout le monde (allez donc convaincre les Russes et les Chinois).
Quand bien même, cette gouvernance mondiale advenait, c’est Babel cette histoire.
Si tous le monde suit les mêmes règles, alors tout le monde fera les mêmes bêtises, en suivant les mauvaises règles, car il y aura toujours des erreurs et des fautes commises quel que soit le génie de nos gouvernants, quel que soit le chemin qu’ils nous tracent…
Surtout, personne ne peut fixer le tracé du chemin à 5 000 kilomètre de distance, sans avoir observé les habitudes et comportement de chacun.
La seule réponse à l’urgence écologique est de laisser survenir la crise qui couve depuis 10 ans afin d’apprendre de nos erreurs, revenir à des économies locales, plus simples. Surtout ne rien faire, sinon se protéger et protéger les plus démunis.
Les vrais réactionnaires, les vrais obstacles au changement sont les soit-disant progressistes qui nous gouvernent et n’acceptent pas les bouleversements qu’amènera pourtant inéluctablement la crise qui monte qui monte.
Nos architectes tracent le meilleurs chemin pour eux-mêmes, pas pour vous, quoi qu’ils en disent.
- Soit vous croyez Monsieur Macron et vous devriez vous dépêcher d’investir en bourse dans des entreprises spécialisées dans le développement durable, les panneaux solaires, les éoliennes, la voiture électrique.
- Soit vous pensez comme moi qu’à long terme, le rééquilibrage ne pourra se faire que naturellement par la crise et l’adaptation de nos système. Alors il vaut mieux sortir vos économies des marchés boursiers, garder du cash sous différentes formes, de l’or, des actifs réels, de nécessité.
Guy, l’investisseur sans costume.
PS : Je vous encourage à reproduire, transférer et diffuser ce message à vos contacts et sur vos réseaux. Ce projet vit grâce à votre bouche-à-oreille. D’avance je vous remercie de votre participation.