Pas bon.
Mon cher lecteur,
L’économie va bien.L’économie est solide.Croyez-moi, je vous dis que l’économie va bien et qu’elle est solide.
Il n’en a pas manqué une cette après-midi, à chaque question de sa conférence de presse, Jerome Powell a pris soin de rappeler à quel point l’économie américaine était solide.
Le patron de la Fed vient de sortir en urgence la grosse lance à incendie de la baisse des taux, mais ne vous inquiétez pas, il n’y a pas le feu, on arrose juste pour se raffraichir un peu.
Achetez de l’or. Vendez de l’Euro.
Je vous écrivais dimanche :
Les banques centrales vont sortir le grand jeu, elles vont miner un plus le trésor de nos monnaies. Le virus va passer et nous nous retrouverons dans un monde encore plus dysfonctionnel qu’avant, encore plus injuste, encore plus schizophrène.
La Fed vient de baisser ses taux en urgence de 0,5%.
« Et si ça se trouve les marchés vont quand même finir à la baisse ».
Ça, c’est la réaction de mon associé Éric, trader chevronné.
Achetez de l’or. Vendez de l’Euro.
Les banques centrales baissent leurs taux pour soutenir les marchés et l’économie, c’est d’ailleurs la jusification de Jerome Powell.
Mécaniquement, Wall Street a fait un bon au moment de l’annonce, comme la salive vous monte à la bouche à l’évocation de votre plat préféré… Mais ce qui est inhabituel, c’est qu’elle a été immédiatement suivie d’une baisse aussi importante que la hausse, comme si nous nous étions rappelé que nous étions déjà au bord de la crise de foie, ou comme si vous aviez envoyé un stimulus électrique dans les muscles d’une grenouille morte : cela bouge, mais cela ne vit pas.
Les marchés financiers sont devenus une matière morte qui détruit l’économie aussi sûrement qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Et que va-t-il faire Jay Powell demain si sa baisse des taux n’a pas fonctionné ? Changer de stratégie ?
Il n’a d’autre choix que d’augmenter les doses.
Achetez de l’or. Vendez de l’Euro.
Les marchés ne tiennent que par le fétiche des banques centrales : seule l’action des banques centrale justifie qu’Apple double son cours de bourse au 2e semestre 2019.
Les banquiers centraux ne peuvent plus dire « je me suis trompé » sans déclencher un cataclysme.
Je peux vous assurer qu’aucun d’entre eux acceptera d’être celui par qui le malheur arrive et cela a plusieurs effets pratiques immédiats :
- La baisse des taux, qui est en fait une baisse de la valeur des monnaies, va mécaniquement pousser l’or à la hausse qui prend déjà 3% aujourd’hui rattrapant une bonne partie de sa baisse de la semaine dernière.
- Les banques encore en convalescence se retrouvent asphyxiée. Les banques européennes perdent 20% et cela continue. Deutsche Bank, elle, perd 30% et se retrouve à nouveau en zone de mort imminente (alors qu’elle venait d’en sortir au prix d’efforts gigantesques).
Maintenant, prenez les 2 événements ensemble : les taux qui s’effondrent et des banques incapables d’encaisser le choc…
Oh, il y a bien une solution, plutôt que d’encaisser, il faudrait transmettre le choc.
À qui ?
Ben voyons…
À vous.
Achetez de l’or. Vendez de l’Euro.
Je vous parle depuis longtemps de l’impôt ultime, la taxe sur l’épargne sous forme de taux négatifs appliqués à vos dépots.
Le pire n’est jamais sûr, évidemment, mais nous nous rapprochons un peu plus de l’inéluctable.
La Banque des Réglements Internationaux et le Boston Consulting Group ont annoncé dès 2011 qu’il faudrait de toute manière amputer les épargnes. Selon leurs analyses quantitatives, déjà, il n’y avait pas d’alternative. Du temps à gagner oui, mais des alternatives, non.
En pleine crise de virus, les étagères des supermarchés commencent à se vider.
Mais qui prend la précaution de faire le plein de cash ?
Qui s’assure contre une nouvelle crise de l’Euro ?
Le reste n’est que bavardage.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle