Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
Je considère que nous sommes désormais en crise terminale du capitalisme.
Nous avions passé le point de non-retour en 2008. Nous entrons désormais dans la phase de résolution.
Dans le choix des armes, les États-Unis se sont portés sur les hommes du Rimland et la Chine a préféré les ressources du Heartland.
Les hommes ou les ressources… That is the question depuis bientôt 3 siècles.
Les choix géostratégiques fondamentaux des deux monstres ne se portent donc pas sur le même objet : C’est cela qui permet la soudaine guerre d’Ukraine à la frontière des deux espaces et à laquelle les deux blocs ont intérêt au mépris révulsant des vies et des peuples.
Une autre conséquence est la reformation de blocs et cette grande muraille de fer qui s’élève aussi sûrement que le jour tombe. Depuis une semaine, les nouvelles routes de la soie se sont effectivement fermées : les grands transporteurs occidentaux ont suspendu leurs activités avec la Russie.
Même Le Monde à fini par se fendre d’un article hier :
Comme toujours, ils s’arrêtent au milieu du gué : Il n’empêche, le constat est là.
La grande Eurasie se fracture et cette tectonique géopolitique est en train de faire s’effondrer l’édifice fragile de nos sociétés.
Renforcer la Chine sans affaiblir la Russie : Bravo les cons
(Excusez-moi pour cette familiarité, mais ils ne méritent pas mieux)
La Chine a réaffirmé son soutien à la Russie. C’est elle qui compense les sanctions occidentales autrement difficilement supportables.
Ainsi, depuis le 9 mars, Visa et Mastercard ont-ils coupé la Russie de leurs réseaux : Leurs cartes de paiement russes ne fonctionnent plus à l’étranger et inversement.
Une telle sanction était attendue depuis l’invasion de la Crimée en 2014. Entre-temps, les Russes ont développé un système de paiements baptisé MIR et intégré au géant chinois UnionPay aux 7 milliards de cartes. Bon nombre de banques russes étaient déjà passées à UnionPay et les retardataires s’y mettent à marche forcée.
Personne ne connaissait Union Pay en France jusqu’à la semaine dernière. Pourtant,
tourisme et diaspora obligent, 80% des distributeurs en France acceptent les cartes Union Pay ainsi que 250 000 commerçants essentiellement à Paris et dans les lieux touristiques. Regardez par vous-mêmes aux distributeurs et pendant vos courses si vous ne voyez pas le petit logo rouge et vert de UnionPay.
Cela signifie que le retrait de Russie des géants occidentaux du paiement aura pour premier effet d’accélérer considérablement l’expansion internationale de leur concurrent chinois sans véritablement affaiblir les Russes.
Renforcer la Chine, sans affaiblir la Russie : Voilà sans doute où nous mènent ces sanctions aujourd’hui.
Vous avez là une illustration précise de mon analyse de la confrontation entre les États-Unis et la Chine, dans laquelle la Russie n’est qu’un acteur secondaire. Pour avoir la moindre efficacité, ces sanctions devraient s’étendre à la Chine.
Et là, ce n’est plus du tout la même histoire.
Le Crédit Agricole, la Société Générale, les Caisses d’Épargne, LVMH, Kering, Richemont, Accor et tous les géants de la morale en plastique vont-ils couper UnionPay ?
Allons-nous nous passer définitivement des 3 milliards d’euros du tourisme chinois pré-COVID ?
Les géants français du luxe qui tirent le CAC40 depuis 10 ans vont-ils fermer leur premier marché mondial ?
La réponse est oui, simplement parce que les Américains l’exigeront et que Bruxelles l’imposera, mais rares sont ceux qui l’acceptent tant les conséquences en sont pénibles.
Et ce qui est vrai pour les paiements l’est également pour l’énergie. Le Power of Siberia, premier gazoduc reliant la Russie à la Chine, est entré en opérations en 2019 et 3 autres sont en construction. Il va falloir également relier des champs à l’intérieur du territoire russe et la Chine semble prête à investir lourdement pour cela.
Alors que la Russie n’approvisionnait pas la Chine en gaz il y a moins de 3 ans, elle pourra bientôt fournir la Chine à hauteur de la moitié de ses exportations européennes, avec la flambée des prix du gaz, les Russes ne devraient pas s’en trouver beaucoup plus mal.
Alors que Chine et Russie se sont préparées depuis 7 ans, l’Occident a préféré discuter du sexe des anges, littéralement.
La résolution est enclenchée
Notre Bozo national qui nous tient de ministre de l’économie voudrait nous faire croire que nous sommes face à un nouveau choc pétrolier comme en 1973.
En une décennie, les prix du pétrole avaient été multipliés par 10. Plus personne ne peut encaisser une telle envolée des prix de l’énergie : Pas plus les ménages que les entreprises ou les collectivités.
Un demi-siècle de forfaitures politiques et d’égarement monétaire nous amènent déjà épuisés à cette crise.
La défiance envers les pouvoirs est aussi complète que l’exaspération de ceux qui n’ont plus rien à perdre.
Après nous être appauvris lentement, l’inflation ronflante nous appauvrit désormais rapidement et rend impuissantes les banques centrales.
Alors qu’en 2020 les autorités avaient pu une dernière fois endiguer la chute des marchés et compenser les pertes économiques quoi qu’il en coûte. Elles ne le peuvent plus aujourd’hui et l’ont fait savoir.
La réaction en 2020 avait été immédiate et massive.
En 2022, elle est inexistante.
Changeraient-ils d’avis qu’il est déjà trop tard. On ne rattrape pas un couteau qui tombe.
Toutes les crises
Crise économique, financière, boursière, bancaire, monétaire, sociale, politique, géopolitique, diplomatique, militaire, écologique, énergétique… Chaque aspect désormais nourrit les autres et fait boule de neige.
La crise financière nourrit la crise économique qui nourrit la crise sociale, qui entraîne la crise politique qui elle-même ajoute à la crise énergétique qui reboucle avec le financier.
Ce que nous vivons à basse intensité depuis une à deux décennies accélère.
Et les dominos tombent déjà.
Le réveil des spectres de 2008
Bien sûr, les Bourses chutent lourdement. Mais ce n’est pas l’essentiel.
Le spectre endormi de Deutsche Bank resurgit violemment.
La banque allemande refuse de fermer ses opérations en Russie alors que son exposition semble limitée. Serait-ce à cause des centaines de milliards d’euros d’argent sale russe blanchi via Danske Bank après 2008 pour sauver le navire en détresse ?
Ah, Deutsche… Deutsche a un petit secret à 50 000 milliards dollars.
50 000 milliards, c’est le montant notionnel de son portefeuille de dérivés qu’elle se traîne depuis 2008, véritable boite de pandore que personne ne veut ouvrir mais dont le diable pourrait sortir à la faveur d’un chaos russe.
En France, c’est la BNP qui a le plus trempé à la soupe nauséabonde de Deutsche.
Le scandale est tel qu’il pourrait faire tomber Berlin aussi bien médiatiquement que financièrement.
Nous pourrions également voir ressortir le fantôme de Dexia qui était surexposée à l’Europe de l’Est lors de sa faillite et qui fait peser un risque à 90 milliards sur les États français et belges… Encore aujourd’hui. Faut-il rappeler que de telles faillites se traînent sur 20 ans. Ainsi, Dexia a-t-elle coûté la bagatelle d’un milliard aux contribuables depuis 2 ans, en régime de croisière pourrait-on dire.
Nous accumulons ainsi les cadavres dans les placards depuis des décennies.
Il semblerait désormais que la décomposition soit trop avancée pour les maquiller davantage.
Il semblerait surtout que la laisse bancaire américaine passée en 2008 soit en train de se resserrer brutalement : L’ami américain nous sacrifie à l’autel de sa confrontation avec la Chine pour la suprématie mondiale.
Bien sûr devraient-il plutôt nous renforcer pour nous aider à nous préparer à la lutte comme en 1945… Mais ils ne sont plus si fort qu’ils puissent nous offrir ce luxe.
L’heure des comptes ? NON. L’heure des saisies.
L’heure des comptes est déjà passée, c’est l’heure des saisies qui arrive.
Et si vous ne voulez pas vous faire emporter par la vague, il est désormais urgent de vous protéger contre le risque bancaire et le risque de faillite de l’Euro. Débancariser devrait être votre priorité aujourd’hui.
Débancarisez
Pétrole, uranium, matières premières, y compris agricoles, devises, des vaches mêmes, j’en connais qui ont ri à mes solutions fastidieuses quand il était si facile d’acheter une action du secteur de la tech en Bourse, pire, un ETF d’un grand indice. Ils ne rient plus aujourd’hui.
Je suis également en train de travailler sur les prochains placements en avance de phase maintenant que nous avons un cadre robuste et cela va décoiffer. Pour commencer, c’est ICI.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle
PS : J’ai d’abord intitulé cette première chronique « de la fin du monde ». Mais je ne suis pas « collapsologue ». L’idée de l’effondrement ou de la fin dernière me paraît stérile et de nature à égarer notre jugement autant que notre action : « Vous ne savez ni le jour, ni l’heure », alors contentons-nous d’être prêts.
Chacun, au fond, sait ce qu’il a à faire, effondrement ou pas. Aussi ai-je rajouté une petite lettre pour en faire une chronique de « la fin d’un monde ».
Le capitalisme est cyclique et ce qui m’intéresse sont les changements de phase et de cycle et même de super cycle comme aujourd’hui.
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
J’ai écrit un article complet sur Chronique de fin d’un monde n°1 : La crise terminale du capitalisme.
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À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle