Des nouvelles de l’Euro numérique
Rassurez-vous ma chère lectrice, rassurez-vous mon cher lecteur : L’Euro numérique — €num — NE sera PAS programmable.
Votre serviteur a encore eu l’esprit chagrin en plus d’être mal tourné, moi qui vois dans l’€num l’objet de votre asservissement alors qu’il est au contraire un outil de votre émancipation, le fruit des efforts titanesques de banquiers aussi engagés que désintéressés : Puisqu’ils vous le disent.
Vous le savez, je répète à l’envi et depuis des années — depuis la publication du premier rapport sur le sujet par la BCE en octobre 2020 — que l’Euro numérique n’est plus une monnaie mais un carnet de rationnement géant doublé d’un formidable outil de contrôle social, tout cela à cause de son aspect programmable justement…
Il y a quelques jours, la Banque centrale européenne a publié son 3e rapport d’étape de sa phase d’enquête sur l’€num et ils y ont écrit :
« La monnaie programmable a été exclue d’avance pour les cas d’utilisation actuels et futurs. »
Ah.
Nous passerons sur le fait que cette déclaration est FAUSSE et que le premier rapport de la BCE sur l’€num de 2020 préconisait des fonctionnalités à la pointe de la technologie, y compris un caractère programmable. La recommandation fut rapidement évacuée ; elle est même niée désormais.
Mais qu’est-ce donc qu’une monnaie programmable ? Ainsi que le précisent les auteurs du rapport, une monnaie programmable permettrait d’émettre des euros programmés pour n’être valables que pour acheter certains types de biens ou services ou pendant une certaine période ou encore dans une zone géographique donnée.
Un Euro programmable permettrait à une mairie de distribuer des aides à ses habitants uniquement valables dans les magasins de la ville ; une association d’aide aux sans-abri pourrait verser une subvention réservée à l’achat de biens de première nécessité, interdisant donc tout achat d’alcool ou de cigarettes… Le gouvernement pourrait encore faire expirer certaines allocations pour s’assurer qu’elles sont dépensées et subviennent bien aux besoins de l’allocataire et non thésaurisées et ainsi stimuler la consommation.
Vous voyez l’étendue des possibilités, l’utilité d’une telle forme de monnaie, la privation de liberté et la déresponsabilisation qui l’accompagne.
Mais rassurez-vous donc, rien de ceci n’arrivera pour une raison fort simple : Une telle monnaie contredirait le principe directeur de convertibilité au pair avec les autres formes de monnaies, à savoir les espèces, vos comptes courants, les chèques…
Évidemment, un euro programmable réservé à l’achat de biens de première nécessité n’a pas la même valeur qu’une pièce d’un euro que vous pouvez dépenser comme bon vous semble.
L’argument de la convertibilité au pair est aussi évident que spécieux : Vous ne pouvez déjà plus changer vos dépôts au pair pour des espèces : Non seulement les banques vous prélèvent de plus en plus de frais au distributeur pour retirer des billets mais elles vous empêchent tout bonnement de retirer vos dépôts. Essayez donc de retirer plus de 1 000 € en espèces au guichet de votre banque… Je vous encourage tous à essayer au moins une fois si vous en avez la possibilité.
Vos dépôts sont considérés aujourd’hui comme convertibles au pair en espèces par la BCE. Avec une telle convertibilité, il est très aisé d’envisager un euro numérique programmable ET convertible au pair en dépôt ou espèces… Sauf pour la partie programmée de vos €num.
La BCE a un autre tour de jésuite dans sa manche : L’Euro numérique ne sera jamais programmable mais les paiements, eux, pourront être conditionnels.
Ne vous inquiétez pas, cela n’a rien à voir : Un paiement conditionnel est un paiement déclenché… Sous certaines conditions. On peut imaginer par exemple que la signature d’un PV de réception de travaux déclenche automatiquement le paiement de votre maçon ou que le retard de plus de 30 minutes de votre train déclenche automatiquement le paiement d’un remboursement partiel de votre billet ou que votre chèque énergie soit versé uniquement si vous diminuez votre consommation d’électricité ou d’essence de 10 %.
On pourrait aussi imaginer que votre ville vous verse une certaine somme à chaque fois que vous réalisez un achat sur son territoire, qu’une association d’aide aux sans-abri verse une allocation sous condition d’achats de biens de première nécessité ou encore que le chômage vous verse votre indemnité sous condition que vous ayez dépensé la précédente…
Vous aurez sans doute remarqué que je viens de reprendre les 3 mêmes exemples que j’ai utilisés pour décrire une monnaie programmable mais décrits avec des formules conditionnelles.
Vous pouvez obtenir rigoureusement les mêmes résultats qu’une monnaie programmable avec des paiements conditionnels. C’est la même chose, seule la logique change mais vous obtenez les mêmes résultats.
Ces gens se fichent de vous dans les grandes largeurs.
J’ai gardé le meilleur pour la fin : Un paiement conditionnel permet également de payer votre café ou votre billet de train… Sous condition que vous êtes est bien à jour de votre pass sanitaire ou pass carbone ou votre pass le cul de Macron sur votre commode.
Au temps pour les belles promesses et les bons sentiments de la BCE, du vent, rien que du vent, toujours du vent.
La réalité est que le triptyque Euro numérique, pass quel qu’il soit et identité numérique permet de contrôler totalement vos dépenses et déplacements.
La barrière de péage ou de parking ne se lève plus si vous ou un de vos passagers n’a pas l’autorisation de voyager… Pas de cinéma, pas de plein d’essence, pas de restaurant si vous n’êtes pas conformes… Mais ce sont vos allocations, chômage, famille, retraites… Ces subsides pour lesquelles vous travaillez dur qui vous seront enlevées si vous n’êtes pas conforme.
Notez que la BCE n’est pas seule à confectionner votre muselière monétaire : La Commission est en train de préparer un règlement et un cadre législatif ad hoc. Le danger est immense du côté de la Commission et de ses exigences encore cachées.
C’est d’ailleurs un aspect que l’on analyse trop peu : L’Euro numérique signe la fin de l’indépendance supposée des banques centrales. Le rapport de la BCE note d’ailleurs que l’Euro numérique est un objet fondamentalement politique.
Rejouez-donc le match du Covid avec un Euro numérique, une identité numérique et un pass vaccinal. Imaginez que vous ne risquez pas une amende si vous resquillez le pass, vous êtes simplement empêché de payer. Voilà ce qui vous attend.
Je ne fais pas ces prédictions à la boule de cristal mais à la lumière des nécessités pour le système de se maintenir, faire face aux masses colossales de dettes et de promesses. Ces choses arrivent par nécessité systèmique, c’est la manière de se passer de votre consentement, de vous dépouiller en prétendant vous habiller pour l’hiver, de vous cuisiner comme la grenouille dans le pot d’eau chaude, à petit feu d’abord puis à grand feu une fois que vous êtes étourdi.
Croyez-vous qu’ils vont vous prévenir ? Bien sûr que non. D’ailleurs, la vigueur avec laquelle la BCE nie la fonction fondamentale de son Euro numérique est suspecte en soi, aussi suspecte que Macron niant la possibilité d’un pass sanitaire puis vaccinal.
Et comme la grenouille dans le pot d’eau chaude, l’Euro numérique n’arrivera pas avec fracas. Je lis souvent ces derniers temps qu’il arrivera d’un coup à l’automne au moment de la fin de la phase d’enquête mais non seulement y a-t-il encore une phase de développement et de test avant de pouvoir effectivement déployer l’€num mais celui-ci arrivera par la petite porte. Vous trouverez un jour sur votre banque en ligne un portefeuille en €num. Vous aurez même la bonne surprise d’y trouver des euros dessus. Puis les administrations se mettront à vous verser vos allocations sur ce compte… Puis sans vous en rendre compte, vos paiements commenceront à passer par votre portefeuille d’€num et incidemment, par glissements successifs, presque imperceptibles d’abord, vous vous retrouverez pris au piège et un jour, vous entendrez un grand clac. Et c’en sera fini de la monnaie telle que vous la connaissez aujourd’hui.
Bien sûr, tout ceci n’arrivera peut-être pas. Cela dépend de nous, de notre capacité à refuser l’inéluctable, de reprendre notre autonomie, de nous endurcir. Il y a là un fantastique effort de volonté à faire.
Bien sûr, pour le vouloir encore faut-il être conscient des enjeux, individuellement et collectivement. Faites suivre.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
J’ai écrit un article complet sur Des nouvelles de l’Euro numérique
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À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle