Mon cher lecteur,
Nous vivons dans un monde hiérarchisé et complexe.
C’est le prix pour s’organiser à l’échelle de dizaines et même centaines de millions de personnes.
Nous élisons un certain nombre de personnes qui nous représentent, maire, député, président…
Dans les entreprises d’autres personnes nous représentent : managers, chefs de service, patrons, représentants du personnel.
Il existe aussi un multitude de corps intermédiaires : syndicats, partis politiques, associations, journaux, fondations, ordres professionnels, chambres professionnelles.
Tout ce beau monde est chargé d’atteindre un consensus suffisant pour nous permettre de vivre ensemble en paix et, si possible, dans la prospérité.
C’est ce que l’on appelle un consensus par tiers.
Et je pense que nous pouvons ensemble faire un constat : cela ne marche plus.
Il n’y a plus de confiance aujourd’hui envers ceux qui nous représentent. Les cotes de confiance des partis politiques, syndicats, journaux, banquiers etc… sont au plus bas.
Nous avons de plus en plus de mal à vivre ensemble, à nous respecter mutuellement, à élaborer des règles de vie commune et de partage de la valeur.
Étonnamment, la technologie Blockchain apporte un certain nombre de solutions intéressantes à ces problèmes.
Une blockchain est un grand registre de transaction décentralisé. C’est-à-dire que des milliers et parfois des millions de personnes conservent sur leur ordinateur une copie de ce registre.
On ajoute régulièrement au registre de nouvelles transactions en bloc. L’ensemble de ces blocs constituent une chaine de blocs, une blockchain : oui, une blockchain est littéralement un registre où les transactions sont ajoutées par bloc.
Cela pose une question très importante :
Comment s’assurer que les millions de copies du registre décentralisé, de la blockchain, soient toutes les mêmes ?
Il faut créer un consensus parmi ces millions de détenteurs qui ne se connaissent pas et qui n’ont aucune raison de se faire confiance à priori.
Le fonctionnement d’une blockchain est une fabrique à consensus dans un monde sans confiance préalable.
Et ça, c’est très intéressant.
Techniquement cela repose sur des algorithmes informatiques
extrêmement poussés mais la technologie blockchain transforme également la manière de travailler des informaticiens qui développent des projets de blockchain.
Le raisonnement des informaticiens est simple : Puisque nous arrivons avec nos blockchain à créer un consensus entre des personnes qui ne se connaissent pas et n’ont pas de raison de se faire confiance à priori… Pourquoi ne pas faire pareil entre nous, appliquer les mêmes règles à notre manière de travailler et de nous organiser ?
En effet, la plupart des cryptomonnaies et blockchains ne sont pas développées par des entreprises classique mais des « DAO », des Organisations Décentralisées Autonomes.
Ce sont des espèces d’OVNIs pilotés par des anarchistes un peu utopistes.
Sauf que dans les faits, cela ne marche pas si mal :
- Dans une DAO, ce sont les équipes qui votent les salaires de chacun.
- Dans une DAO, vous n’avez pas d’intitulé de poste, chacun définit lui-même ce qu’il veut faire (je vous rappelle que votre salaire dépend du vote des autres participants).
- Il est faux de dire qu’il n’y a pas de manager ou de chefs dans les DAO, mais ceux-ci émergent naturellement, ils sont poussés vers le haut par les autres au lieu d’être imposés par un comité de direction.
Ce genre d’organisation est encore embryonnaire et loin d’être parfait. Il n’est pas dénué de violence et pose d’autres problèmes mais dans un monde où nos représentants n’arrivent plus à faire consensus il y a là des réponses intéressantes, des pistes d’amélioration prometteuses.
Parmi les ingénieurs qui sont à l’origine de la Blockchain, nombreux sont ceux qui ont été déçus d’Internet dans les années 1990 lorsque Microsoft étouffait l’univers de la technologie. Ils on été les premiers, bien avant nous, à faire les frais des grands monopoles de la tech et c’est parmi ces ingénieurs frustrés qu’est née et s’est développée la blockchain.
La nature est bien faite mon cher lecteur. À la racine de nos maux se trrouvent également des remèdes. Il n’y a pas de problème qui ne trouve sa solution, pas de tendance qui ne crée sa contre-tendance. Pas de déséquilibre qui ne soit un jour rééquilibré.
En tout cas, c’est une affaire à suivre…
À votre bonne fortune mon cher lecteur,
Guy de La Fortelle