Le robot de Google est désormais « sensible » ? La différence ultime entre nous et les machines

21 06 2022
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La seule différence entre un robot et vous

Article publié initialement le 18 octobre 2019 que je reproduis ci-dessous pour compléter ma dernière chronique sur Putsch Media

Ma chère lectrice, mon cher lecteur,

Il n’existe pas de tâche assez complexe qu’un robot doté d’intelligence artificielle ne sache réaliser mieux que vous ou n’importe quel humain.

Cet article, par exemple, pourrait bien être écrit par un robot dont l’algorithme aurait étudié, en une fraction de seconde mon style et mes idées.
 

Ce ne sont plus les ouvriers qui sont rendus obsolètes par les robots dotés d’intelligence artificielle, mais les avocats, les médecins, les journalistes, les chefs étoilés, les pilotes de chasse, les managers, les artistes… Oui, même les artistes sont en voie d’obsolescence.
 
À l’automne dernier, la maison Christie’s a adjugé la première « oeuvre d’art » créée par intelligence artificielle pour plus de 380 000€…

 
tableau peint par un robot

 
Je vous avoue que je ne suis pas vraiment époustouflé par ce tableau… Enfin je devrais dire ce tirage, car l’ordinateur ne tient pas encore le pinceau (cela viendra). Il n’y a pas vraiment de prodige technique à ce que 3 jeunes ingénieurs écrivent un programme qui étale et agence des tâches de couleur. Leur performance, puisque l’art contemporain semble tout entier compris dans ce mot ennuyeux, n’a guère d’autre mérite que celle de poser la question éculée de la définition d’une oeuvre d’art.
 
Mais c’est vous dire à quel point TOUTES les activités humaines sont aujourd’hui menacées par le l’algorithme et le circuit imprimé.
 
Il n’existe aucune tâche qui ne soit à la portée d’un robot, soit aujourd’hui, soit dans un avenir proche.
Il n’y a qu’une toute petite chose que nous avons et que les robots n’ont pas… Et qu’ils ne risquent pas d’avoir de sitôt, j’en suis sûr et certain.
 
Avez-vous une idée ?
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Prenez encore un instant pour réfléchir.
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Je vous donne un indice : même dans 10 000 ans les robots ne nous aurons pas rattrapés (je peux vous l’assurer à 100%)
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Robocop au rebut

Eh bien le voilà ce petit détail : cela fait plus de 300 000 ans que nous et nos ancêtres Homo Sapiens foulons cette terre et encore, l’australopithèque Lucy marchait déjà sur ses 2 jambes il y a 3 millions d’années .
 
Nous avons résisté et nous sommes adaptés à tous les événements qui ont ébranlé la planète depuis 300 000 ans : qu’il fasse chaud, qu’il fasse froid, qu’il pleuve ou qu’il ne pleuve pas, qu’il vente ou qu’il neige, que le champ magnétique terrestre se renverse (tous les 100 000 ans), ou qu’une méga-tempête solaire provoque un orage électromagnétique sur terre…
 
Tenez, prenons l’exemple de la tempête solaire. La dernière grosse tempête date de 1859, hier à l’échelle de l’humanité. Pour vous dire l’ampleur du phénomène, des opérateurs du télégraphe de l’époque reçurent des chocs électriques en provenance de leurs machines déconnectées.
 
Une étude de la revue Nature Communications a estimé qu’une tempête de l’ampleur de celle de 1859 génèrerait 2 600 milliards de dollars de dégâts matériel de nos jours et qu’il faudrait 10 ans pour réparer toutes les installations électriques affectées : c’est Robocop au rebut.
 
Et ce n’est qu’un exemple.
 
Bien sûr, cela ne veut pas dire que l’humanité est toute puissante ou indestructible.
 
Cela veut simplement dire que la probabilité pour que nous soyons remplacés par des robots ou que nous évoluons vers une sorte d’homme augmenté (dont rêvent les fondateurs de Google) est proche de 0, si ce n’est complètement nulle.
Aucun robot, aucune intelligence artificielle ne bénéficie de la lente adaptation génération après génération, millénaire après millénaire, de l’être humain.
 
Oui, un robot aurait pu écrire cette lettre sans problème.
 
Mais un robot programmé aujourd’hui est totalement incapable d’écrire aujourd’hui la lettre que j’écrirai dans un an et encore moins dans 10 ans.
 
Certes, un algorithme aura pu observer à partir de mes lettres passées un nombre très important de règles auxquelles je me soumets sans m’en rendre compte, sur le fond comme sur la forme. Il pourra écrire un nombre infini de lettres qui me ressemblent aujourd’hui.
 
Mais il est incapable d’écrire ma lettre de demain car l’algorithme ne ressent pas le monde comme moi, il ne sait pas aimer, ni s’émerveiller il ne sait pas le début de la palette des sentiments humains qui se sont développés de manière complexe depuis 300 000 ans.
 
Il lui manque tous ces sentiments, toute mon expérience du monde et toutes mes réactions qui font que je serais demain une personne un peu différente d’aujourd’hui, en continuelle adaptation.
 
Quelle intelligence artificielle aurait pu à partir de la période bleue de Picasso, évoluer comme l’artiste vers la période rose, puis la période africaine, puis le cubisme ? Un robot-Picasso à qui vous ne donnez que les oeuvres de la période bleue n’ne sortira pas.

Tableau de Pablo Picasso

 
Les robots et intelligences artificielles sont le gel de l’intelligence, la disparition de la créativité, l’abdication du génie.
Vous me direz que les intelligences artificielle évoluent elles-aussi mais elles évoluent selon un nombre fini de règles que nous leur avons programmées et toutes ses règles aussi géniales soient-elles n’ont pas passé le filtre du temps comme celles, infiniment plus complexes qui régissent la nature humaine.
 

Les robots nous imposent de retrouver notre humanité

Oui si demain, je me prenais de fatigue et me mettais à écrire toujours les mêmes lettres sans m’interroger, sans faire l’effort de ressentir le monde et d’évoluer selon mon expérience, alors je me ferais doubler par une soit-disante « intelligence artificielle ». Je l’aurais bien mérité.
 
Oui, si mon travail consistait en la même exacte succession de tâches jour après jour, celui-ci pourrait et DEVRAIT être remplacé par une machine, car vraiment, il n’y a pas d’humanité là-dedans.
Le boulanger qui verse un sac de farine dans un robot-pétrin avant d’appuyer sur un bouton est en voie d’obsolescence.
 
Mais l’artisan qui pétrie sa pâte à la main, les yeux fermés, jusqu’à ressentir du bout de ses doigts la consistance recherchée, qui pense à ceux pour qui il fait le pain, qui dans le four recherche la cuisson parfaite en écoutant les infimes crépitements de la croute qui craque et se colore, qui essaie de nouvelles recettes, de nouvelles farines, de nouvelle manières, ce boulanger-là peut bien refaire tous les jours de sa vie sa fournée de pain, jamais il ne tombera dans la routine.
 
Il nous faut nous rappeler que le travail n’est pas qu’une succession de tâches pré-définies à exécuter le plus rapidement et le plus fidèlement possible mais une manière d’être au monde.
Ce n’est pas une grande nouveauté que j’énonce et je ne fais que reprendre ce que Philippe Seguin disait déjà en 1993 (notre problème ne date pas d’hier) :
 
Le travail est beaucoup plus qu’une source de revenus dans nos sociétés. Il possède de multiples fonctions sociales et culturelles : il fonde un statut, il produit des identités, il constitue des solidarités, il détermine l’intégration. En bref, il confère à la vie humaine sa dignité.
 
Et cela ne vaut pas seulement pour le travail.
 
Oui, si je me prenais à lire à toujours les mêmes livres, à regarder toujours les mêmes films, ceux-ci pourraient bien être produits par un robot.
 
Si je m’enfonçais avec mon épouse dans la routine la plus navrante, elle gagnerait à me remplacer par un robot qui aurait le grand avantage de disposer d’un bouton marche/arrêt.
 
Mais alors ce n’est pas tant le robot qui s’humanise que moi qui devient robot.
 
Devrions-nous seulement nous étonner qu’un siècle après l’explosion du travail à la chaine, de l’hyper-rationalisation et segmentation de tous nos comportements, le balancier change de sens et qu’il nous faille aujourd’hui nous extirper de la routine et de l’ennui afin de trouver une nouvel équilibre.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle

 
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
 
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
 
J’ai écrit un article complet sur Le robot de Google est désormais « sensible » ? La différence ultime entre nous et les machines
 
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À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle


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