Mon cher lecteur,
À la pompe à essence ce matin, je faisais le plein : 5L, 10L, 15L…
La pistolet n’arrête pas de se bloquer, le carburant coule moins vite que d’habitude et tout d’un coup, plus rien. La cuve était vide.
C’est la 2e fois que cela m’arrive cette semaine.
À la caisse, la pompiste confirme : elle n’a pas été livrée hier. Il y a des problèmes à la raffinerie et en ce vendredi matin de Toussaint, elle risque de ne pas être livrée avant lundi…
« Le week-end va être long soupire-t-elle.— Cela arrive souvent ?— Tout le temps, me dit-elle, l’été les camions-citernes n’ont pas le droit de circuler le week-end et avec l’affluence des vacances, la cuve ne tient jamais jusqu’au lundi. En plus, maintenant les clients ont compris, j’ai que des pleins à 80€, la cuve se vide encore plus vite. »
Nous sommes en Provence et il y a 5 ans encore, cela n’arrivait pas.
Total a 5 raffineries en France. En 2018, ils ont fermé leur raffinerie de Provence pour la reconvertir dans le bio diesel : elle était trop déficitaire. La plus proche désormais est à Lyon. Manque de chance, elle est en grève depuis un mois, des unités de production ont dû être arrêtées, il faudra plusieurs semaines pour les redémarrer.
Jusqu’ici, Total prétend que les automobilistes sont épargnés, en revanche, à l’aéroport Saint-Exupéry de Lyon, on demande aux avions de venir avec suffisamment de carburant pour leur vol retour. Cela fait tâche.
Il semble que l’origine de la grève est liée à 7 suppressions de postes mais la direction conteste et avec l’incendie de Lubrizol, les revendications ont été opportunément tournées vers la sécurité du site.
Il reste que si Total est une entreprise florissante, l’activité de raffinage en France est fortement déficitaire et déprimée. D’un côté les salariés ne comprennent pas que l’argent aille aux actionnaires plutôt qu’au maintien de leur activité. De l’autre, le pétrolier français, ne voit pas pourquoi des profits réalisés au Nigéria ou en Amérique du Sud devraient subventionner une usine en France. À long terme, le déséquilibre est malsain. Les positions des salariés ultra-syndiqués et d’un groupe ultra-mondialisé semblent irréconciliables.
L’énergie est un secteur stratégique et nous pourrions facilement mettre tout le monde d’accord en le protégeant : bien sûr que Total en France ne peut pas lutter contre les concurrences saoudienne et asiatique, sans même parler des surcapacités européennes, mais Bruxelles trouve que la libre concurrence forcénnée est préférable, peu importe les dysfonctionnements, les pénuries et la perte de capacités stratégiques sur notre territoire.
Pendant ce temps, des millions de personnes galèrent à faire le plein au milieu de cette pénurie à bas bruit.
Il y a moins d’essence. Il y a également moins de médicaments. Nous sommes passés de 44 médicaments en pénurie en 2008 à 538 en 2018… C’est 12 fois plus en 10 ans.
Nos routes ne sont plus entretenues. Un rapport sénatorial a dévoilé après l’effondrement du pont de Gènes que 25 000 ponts présentaient des problèmes de sécurité et 1750 menaçaient de s’effondrer.
Nous vivons dans un monde où l’on accède à l’ordinateur quantique, l’intelligence artificielle, la voiture autonome, bientôt volante, et les voyages sur Mars… Mais l’on ne sait plus gérer l’approvisionnement d’une pompe à essence ou d’une pharmacie ni l’entretien d’un pont. On comprend pourquoi EDF ne publie pas d’information sur l’état de ses barrages, lorsque leur gestion sera ouverte à la concurrence, forcée par Bruxelles, combien de temps encore leur sécurité sera-t-elle garantie ?
Une petite partie de la population rêve de progrès insensés pendant que l’immense majorité subit des pénuries tout aussi insensées.
Ce qu’il ne convient pas de dire, c’est qu’ une petite partie de la population ne peut rêver de ces progrès insensés uniquement PARCE QUE l’immense majorité subit des pénuries insensées.
Nous ne pouvons dissocier ces deux tendances a priori contradictoires.
Elle est partout autour de nous, dans les petites choses comme les grandes :
- Vous la retrouvez dans le prix de la baguette industrielle à 35 centimes chez Leclerc ou exceptionnelle à 1,35€ dans une boulangerie à la mode de centre-ville. ce rapport de 1 à 4 dans le prix du pain n’existait pas il y a 20 ans.
- Vous retrouvez la même tendance dans l’immobilier de luxe qui n’en finit pas de s’envoler pendant que les provinces et banlieues dépérissent.
- Les cadres mondialisés de haut-niveau voient leurs revenus s’envoler grâce à leur mobilité pendant que les ouvriers au chômage sont enchaînés à des maisons devenues invendables dans des régions sinistrées.
Face à ce grand décrochage de notre temps, certains voudraient que les robots fassent le boulot et qu’une allocation universelle de divertissante subsistance rende tout le monde heureux.
C’est mal connaître son histoire et encore plus la nature humaine.
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
J’ai écrit un article complet sur Leur progrès est votre pénurie
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Guy de La Fortelle