Papa, ce sont des montagnes ?

13 08 2019
Partager l'article

Mon cher lecteur,
 
Je travaillais ce matin sur ce graphique :  
 
  S&P500 et PIB US divergent
 
 
Alors que je réfléchissais très fort, ma fille de 4 ans, encore toute embrumée de sommeil, entra dans mon bureau à pas de velours et, regardant mon écran derrière mon dos, me glissa de sa voix fluette : 
 
« Papa, ce sont des montagnes ?   
 
– Oui, ma chérie, ce sont des montagnes… 
 
– Ah, elles sont pas très bien dessinées.
 
– Et toi comment les dessinerais-tu ? 
 
– Comme ça : 
La bourse dessinee par ma fille
– Ça c’était avant… »
 
Les bourses ressemblaient au dessin de ma fille dans les années 1960-1980 :
Bourse et croissance : l’age d’or des années 1960-1980
 
Les montagnes bleues de mes deux graphiques représentent le S&P500 et Dow Jones Industrial Average, les principaux indices boursiers américains. En vert la croissance du PIB américain.
 
Dans les années 1960-1980, les marchés n’étaient pas encore devenus fous, ils étaient au service de l’économie et non l’inverse.
 
Mais depuis le début des années 1990, les bourses croissent 2,5 fois plus vite que l’activité économique.
 
Et depuis 2009, elles vont 7 fois plus vite : c’est de la pente raide.
 
Bien sûr tous les investisseurs aimeraient connaître l’avenir et prédire les cours de bourse, continuer la courbe.
 
Ce sont des montagnes, vous glisse la petite voix… Il n’existe pas d’adret qui n’ait son ubac, pas de versant au soleil, qui n’en cache un à l’ombre.
 
En tant qu’investisseur, vous êtes comme un alpiniste sur la montagne des cours de bourse, plus ceux-ci sont hauts et plus l’air est rare et la chute dangereuse.
 
Nous nous rendons compte que tôt ou tard, les marchés financiers reviennent à la réalité de la croissance du PIB : en 2001 comme en 2008 les marchés sont revenus à la réalité.
 
Cela ne signifie pas bien sûr que nous avons déjà atteint le sommet, mais plus nous nous éloignons de la terre ferme de la réalité économique plus la descente sera longue et douloureuse.
 
La plupart des alpinistes qui périssent sur l’Everest meurent à la descente parce qu’ils n’ont plus assez de force pour faire le chemin inverse. 
 
Nous sommes déjà deux fois plus haut qu’en 2001 et 2008… Nous avions déjà souffert deux fois sur le Mont-Blanc, et nous voici au sommet de l’Everest.
 
Tokyo a fermé en baisse. Le CAC et le DAX allemands ouvrent aussi en baisse ce matin. Les cours du pétrole risquent la disloquation et l’or est encore à la hausse.

Le plus mauvais des investissements est la meilleure des assurances.

Vous ne partiriez pas dans une course de haute-montagne sans vous équiper et vous assurer convenablement, si ?

 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle

 


Partager l'article