Pr. Raoult dirait-il cochon ou sanglier ?

06 07 2020
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«En théorie, il n’y a pas de différence entre la théorie et la pratique mais en pratique il y en a bien une.»
Yogi Berra
 
 
Un chasseur, un académicien et un citadin marchent en forêt.
 
Passe un sanglier.
 
Le citadin, inculte des choses de la campagne, s’écrie : Quel gros cochon !
 
L’académicien, le reprend doctement : il s’agit là, Monsieur, d’un spécimen de sus scrofa, vulgairement appelé sanglier et non sus scrofa domesticus ou cochon comme vous l’entendez ; et l’académicien d’instruire le citadin de la domestication du sanglier en Mésopotamie il y a 9 000 ans, de la définition des ordres, genres, sous-genres et espèces et de toute la classification des bêtes et plantes de ce monde.
 
Le chasseur, pendant ce temps, épaule son fusil et abat la bête. Goguenard, il se retourne vers ses compagnons et dit : « peuh, en voilà un de gros, c’est-y au moins un cochon vieux de 12 ans… p’tet même plus ».
 
Voilà donc cette compagnie où l’ignorant et le connaisseur parlent tous deux de cochon face à l’homme de science faisant des distinctions à lui seul essentielles entre sanglier sauvage et cochon domestiqué.
 
La morale de cette histoire est que dans un monde d’ignorants, de savants et de connaisseurs, les ignorants et les connaisseurs que tout devrait séparer, ne le sont que par les gens de science et utilisent finalement les mêmes mots et parlent aisément la même langue au grand dam des savants qui savent tout mais ne connaissent rien et instruisent les autres plus qu’eux-mêmes.
 
Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
Cette histoire m’a été racontée il y a fort longtemps par un collègue, elle m’est revenue ainsi suite à un propos du professeur Raoult à qui l’on demandait pourquoi les élites le haïssent tant :
 
« Il y a une haine des vraies élites dans ce pays, les vraies élites c’est nous, on me demande pourquoi les élites ne m’aiment pas, mais ce n’est pas les élites qui ne m’aiment pas, ce sont eux qui n’aiment pas les élites ». [1]
 
Je n’aime pas le mot « élites ».
 
Les mots s’usent mon cher lecteur et perdent leur sens comme un couteau perd son tranchant si l’on oublie de l’affûter.
 
Élite partage la même étymologie qu’« élire » et signifie choisi. [2]
 
Ainsi lorsque nous parlons d’élites, nous parlons des meilleurs éléments choisis parmi une population.
 
L’élite ne se définit pas selon des compétences ou fonctions objectives mais selon un rapport aux autres, un positionnement terriblement subjectif au sein d’une société, nous sommes dans la caste.
 
Mais qui choisit ? Voilà la question qui fâche.
 
 
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
 
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ». 
 
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À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle

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