Retraites : L’état de délire avancé de nos aimables énarques

19 09 2022
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Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
Je vous fais suivre aujourd’hui une chronique et son texte commis ce matin pour l’émission de radio Ligne Droite de l’excellente Clémence Houdiakova qui sévit du lundi au vendredi de 7 heures à 10 heures sur une Radio Courtoisie décapée et décapante :

«

Ce matin le ministre du travail Olivier Dussopt va causer retraites avec les partenaires sociaux qui sont sociaux comme je suis sociable à 8 heures et quart du matin et bons partenaires comme je suis aimable si vous me passez devant à la machine à café.
 
Vous pensez bien qu’avec tant de points communs ils m’ont invité à leur petit club de lecture d’autant que j’ai dévoré l’album du mois de septembre : « Martine euthanasie grand père » dans lequel la petite Martine persuade son grand-père un peu réticent de s’ouvrir les veines pour économiser les kilotonnes de CO2 qu’il rejette et les milliers d’euros de retraites qu’il accapare, le pauvre sans le savoir — on l’annihilera avec bienveillance et très républicainement — pour sauver ses amis Patapouf et moustache du méchant changement climatique avec à l’appui les 350 pages du rapport annuel du Conseil d’Orientation des Retraites. Si tous les experts le disent alors…
 
J’ai malheureusement décliné les croissants de la rue de Grenelle, oui, j’ai dit excusez-moi mais c’est aujourd’hui lundi, jour où je dois me rendre sur certaines ondes.
 
C’est donc devant vous chère Clémence et chers auditeurs que je vais scalper ce rapport de 350 pages en 3 fulgurances et 4 minutes, rapport rédigé sous l’égide de M. Pierre-Louis Bras président du COR énarque aux affaires sociales qui sévissait déjà dans le cabinet de Martine Aubry au moment des 35 h : Nous sommes entre de bonnes mains.
 
1er enseignement : Il faudra bien en passer par l’euthanasie car même les 145 000 morts du COVID de plus de 60 ans, soit près de 1 % du nombre de retraités, n’ont pas permis de réduire les charges de retraites ne serait-ce que de 0,1 % : Elles ont même augmenté en 2020 ainsi que finissent par l’avouer les auteurs du rapport à la page 97. Comment cela ? Mais les décès de retraités ont bondi de 12 % en 2020 à cause de cette saloperie de… Certes oui, mais l’âge moyen à lui aussi augmenté passant de 83,7 ans à 83,9 ans. Comme l’a noté Pierre Lécot de Décoder l’éco, la surmortalité de 2020 est due à un rattrapage de sous-mortalité des années précédentes et non à… À quoi déjà ?
 
2e enseignement : Les futurs retraités vont perdre entre 150 € et 500 € de pouvoir d’achat dans les décennies qui viennent (en plus de l’inflation, bien sûr). Pif paf pouf. Bien sûr la pudeur des auteurs leur interdit une transparence si cristalline. Passer de 1500€ à 1300 ou même 1 000 € est un tantinet brutal… Mais aussi, il ne fallait pas être vieux et tout faible aussi.
 
Car avant même de mettre en œuvre la réforme actuelle, les auteurs rappellent que le système va être relativement stable à long terme de manière contre-intuitive, un peu car on va travailler plus et beaucoup car, ouvrez les guillemets :
 
« Du fait de l’indexation du système de retraite sur les prix, la pension moyenne continuerait de croître en euros constants, mais moins vite que les revenus d’activité moyens (qui bénéficient des gains de productivité en sus de l’inflation).»
 
Ces gens ne veulent pas vous dire que les vieux vont s’appauvrir, ils préfèrent écrire que les jeunes vont s’enrichir. En septembre 2022. Ça ose tout comme on dit c’est même à ça qu’on les reconnaît.
 
Et 3e enseignement, corollaire du second pour montrer l’état de délire avancé de nos aimables énarques : Les auteurs ont établi plusieurs scénarios, EPR, non pas à Flammanvile mais pour Équilibre Permanent des Régimes et EEC pour Effort de l’État Constant. Bien sûr le scénario où l’État sort le chéquier, pas de problème, c’est gratuit c’est l’État qui paie comme dirait l’autre tandis que dans le scénario « équilibrage du système », il faut 1,6 % de croissance moyenne pour équilibrer le système à long terme. Cela n’a l’air de rien comme cela mais sur 30 ou 50 ans, 1,6 % de croissance correspond à un chiffre de révolution industrielle galopante, c’est-à-dire avec explosion démographique et consommation d’énergie bondissante. À moins de craquer la fusion nucléaire et les plasmas à 100 millions de degrés, l’année prochaine, ce n’est pas gagné. Mais heureusement on a des cracks du nucléaire au gouvernement. Allez demander à Jean-Bernard Lévy ce qu’il en pense.
 
Mais LaFo c’est bien sombre tout cela, comment veux-tu qu’on s’en sorte. C’est pourtant bien simple, plutôt que de travailler davantage, nous devrions chercher à être plus nombreux à travailler. En France 4 couillons se lèvent le matin pour rapporter le bifteck au soja de 10 personnes, en Allemagne c’est 5 et en Suisse on monte à 6 soit 50 % de travailleurs en plus. C’est la différence entre un pays pauvre et un pays riche et en plus une fois que vous êtes au plein-emploi, vous vous rendez compte que les salariés gagnent un immense pouvoir de négociation mais cela sans doute ne le veulent-ils pas au fond.
 
Il y aurait encore bien d’autres choses à dire mais je dois rendre le micro. Je suis d’accord avec vous chers auditeurs, c’est un scandale, demandez s’il vous plaît d’élargir les murs radiophoniques de ma prison temporelle, écrivez à Clémence Houdiakova, Ligne droite, 61 Bd Murat, 75016 Paris.
Allez à votre bonne fortune.

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À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle
 
 
 
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À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle


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