Sans les déficits publics, les banques s’effondrent

28 03 2025
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Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
 
Elon Musk a déclaré récemment au micro du sénateur Ted Cruz à la Maison Blanche que le gouvernement fédéral américain disposait d’au moins 14 ordinateurs magiques qui imprimaient de l’argent « à partir de rien ».
 
Cette déclaration est bizarre.
 
Équivoque.
 
Les banques détiennent bien plus « d’ordinateurs magiques »
Dans une acception stricte, il est faux de dire que ces ordinateurs produisent de la monnaie « à partir de rien », cette monnaie est belle et bien produite à partir de rentrées fiscales et de dette.
 
Traditionnellement, une monnaie est produite à partir d’un effort, préalable s’il s’agit de creuser des trous dans le sol pour trouver de l’or ou postérieur s’il s’agit de travailler pour rembourser un crédit — Ou faire travailler quelqu’un d’autre dans le cas de l’État.
 
Chaque dollar distribué par ces machines est bien couvert par un bon du Trésor ou une rentrée fiscale, c’est-à-dire par un effort passé ou futur. Évidemment, si l’effort futur n’est pas fourni… Les problèmes commencent : c’est le grand enjeu de notre époque mais le centre névralgique n’est pas vraiment l’État.
 
C’est le plus bizarre dans cette affaire : toute notre monnaie est créée par des « ordinateurs magiques », pas particulièrement ceux du gouvernement qui font hurler Musk mais par ceux des banques qui font 100 fois pire pour la plus grande fortune du même Musk !
 
Il prend le problème par le mauvais bout… Mais s’il le prenait par le bon, il se tirerait une rafale dans le portefeuille alors que là, il fait de la place pour toucher encore plus de subventions pour Space X et Tesla.
 
C’est toujours pareil avec Musk : Il fait généralement de bonnes choses mais avec systématiquement un intérêt personnel ultérieur et supérieur. Vous récoltez un fruit, il prend possession de l’arbre.
 
C’est toujours mieux que ses autres collègues milliardaires mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir !
 
D’abord la dette
Je pense, au fond, que Musk veut simplement dire que ces ordinateurs ne créent pas de monnaie à partir d’un budget préalablement voté ou d’une enveloppe définie, dans le cadre de politique établies clairement… On dépense d’abord et on voit ensuite. C’est déjà suffisamment grave.
 
C’est important car cela montre une chose essentielle : l’important n’est pas de soutenir une politique publique en particulier ou d’appliquer un programme « quoi qu’il en coûte »… C’est l’inverse, l’important est de faire de la dette.
 
Oui ! Alors que tout le monde s’inquiète — à raison — de la folie de nos déficits, que nous avons ENCORE battu un record ces derniers jours en France… Pour un banquier, c’est l’inverse, il manque de dettes souveraines !
 
C’est parce qu’il faut alimenter la grande machine à crédit du système financier que le gouvernement dépense sans compter.
 
Ce n’est pas la dépense qui nécessite une émission de dettes, c’est la dette qui a besoin d’une dépense pour se justifier. 
 
Les déficits excessifs de nos démocraties languissantes ne sont pas la source de nos ennuis ni même la conséquence de l’incompétence mêlée de vice de nos élus et technocrates, ils sont une condition nécessaire à la folle impression monétaire des banques centrales et commerciales.
 
700 000 milliards de dérivés ont besoin de milliers de milliards de déficits en GARANTIE
Pour le dire autrement, la folie financière nous entraîne dans sa chute, simplement pour ralentir la sienne.
 
C’est-à-dire que si Musk arrivait à résoudre la quadrature du budget fédéral et à éliminer le déficit, il ne ferait que créer un problème plus gros ailleurs, en l’occurrence au niveau monétaire.
 
On imagine évidemment l’inverse en règle générale.
 
Mais en ingénierie financière cela ne fait pas de doute. Les milliers de milliards de déficit américain sont absolument nécessaires pour soutenir les 700 000 milliards de produits dérivés.
 
La première preuve : lors de retournements de conjoncture, la première réaction des banques est d’acheter massivement de la dette publique pour protéger leur bilan.
 
Si vous étiez à la place du banquier…
Imaginez que vous avez une action McDonald’s qui vaut 300$. Vous voulez désormais acheter une action de la banque JP Morgan qui vaut 250$… Mais vous n’avez pas 250$ à investir.
 
Plutôt que de vendre votre action McDonald’s, vous prenez un crédit avec votre action en garantie. Si la Bourse monte, vous faites coup double, vous empochez les plus values sur vos deux actions McDonald’s et JPM sans avoir eu à dépenser un centime de plus…
 
Mais si la conjoncture se révèle finalement moins bonne et que l’action McDonald’s tombe sous les 250$… Alors votre créancier vous dira que votre garantie n’est plus suffisante et si vous n’avez pas de quoi compléter votre garantie : Vous serez alors obligé de vendre votre action JPM ET votre action MCD pour couvrir vos pertes et rembourser votre crédit faute de pouvoir le garantir et vous finirez sans rien.
 
Si cela n’arrive qu’à vous ce n’est pas très grave… Mais le plus probable est que tout un tas de petits malins de banquiers se retrouvent à devoir vendre en même temps et c’est comme cela que les krachs se produisent. 
 
Si vous laissez faire, la plus grande partie du système bancaire fera faillite, des millions de petits déposants se feront rincer alors qu’ils n’ont rien demandé il en sera de même pour des milliers et des milliers d’entreprises petites et grandes…
 
Et à la fin tout le monde est tellement énervé que l’on en revient à un étalon or, on sépare à nouveau les banques d’affaires et de détail, les banquiers redeviennent de petits fonctionnaires ennuyés et ennuyeux et l’économie peut repartir sur de bonne bases après avoir été purgée de ses mauvais éléments. Si la crise a été gérée correctement vous avez évité la guerre, sinon, vous comptez vos morts.
 
OU ALORS…
 
Le système financier a un besoin colossal d’obligations souveraines.

Ou alors, vous essayez de trouver une solution le temps que les Bourses se remettent d’aplomb. Vous allez trouver votre créancier et vous lui proposez de remplacer votre action MCD en déroute par des bons du Trésor, qui sont l’actif le plus sûr en temps de crise avec l’or, le temps que l’action remonte. 
 
Vous vous démenez pour louer ces bons sur les marchés afin de vous couvrir et passer la crise puis replacer votre action MCD en garantie de JPM et l’on repart pour un tour…
 
Mais encore faut-il qu’il y ait des obligations souveraines accessibles à bon prix sur les marchés !
 
Sauf qu’il n’y a pas que des actions et des obligations dans les bilans bancaires… Il y a surtout de gigantesque portefeuilles de produits dérivés.
 
Selon la Banque des Règlements Internationaux, il y a près 700 000 milliards de dollars de produits dérivés dans les bilans des grandes institutions financières et ces portefeuilles aussi — surtout ! — ont besoin de garanties.
 
C’est pour cela que les banques ont de si gros portefeuilles de dettes souveraines et c’est pour cela que malgré tous les discours, toutes les réformes, toutes les bonnes intentions, les États n’équilibrent pas leurs budget : Ce serait CATASTROPHIQUE pour le système bancaire actuel. 
 
C’est l’économie réelle qui trinque !
Bien sûr cela pose un problème gigantesque au niveau de l’économie réelle car l’accès à cet argent sans limite vous incite à des comportements extrêmement vicieux. L’important n’est plus de bien travailler mais de soigner ses relations avec ceux qui sont plus proche du robinet à fric que vous, vous passez d’une économie de la compétence à une économie du copinage.
 
Et ce n’est pas tout, en empêchant les grandes entreprises et surtout les grandes structures capitalistiques type BlackRock de faire faillite vous empêchez l’émergence de nouveaux acteurs mieux adaptés à notre temps (c’est même plus vicieux que cela… Les nouveaux acteurs émergent bien, mais contrôlés par les géants de la gestion d’actifs qui s’assurent qu’ils ne mettent pas en danger le vieux monde).
 
Il y a une lutte à mort entre la fiction financière et la réalité économique et sociale et Musk pas plus que Trump ne sont positionnés correctement dans ce combat.
 
Je me réjouis qu’ils aient remplacé le clan Biden. Je me réjouis que l’on se rende compte que l’on peut facilement économiser 1 000 milliards sur le budget fédéral américain mais je n’attends pas pour autant des merveilles car la racine du système financier, elle, est toujours irriguée.
 
C’est pour cela que je vous suggère plus que jamais de débancariser, d’acheter de l’or et des actifs tangibles.
 
À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle
 
Je m’appelle Guy de La Fortelle et je rédige le service d’information GRATUIT et INDÉPENDANT : L’Investisseur sans Costume.
 
À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous les secrets de l’économie et de la finance que les médias grands publics « oublient ».
 
J’ai écrit un article complet sur Sans les déficits publics, les banques s’effondrent
 
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À votre bonne fortune,
 
Guy de La Fortelle


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